Le sang qui coule en vous est source de vie, mais s'il s'écoule de vous, il vous tue.
Vladimir, Saigneur pourpre.
OBSERVATION :
Vladimir avance, résolu, ses longs cheveux et sa robe flottant derrière lui avec emphase, et c'est avec rapidité et détermination qu'il progresse vers son but. Les talons de ses bottes lustrées retentissent dans les halls de marbre de l'Institut de la guerre, fracas inattendu dans le silence oppressant des lieux.
Il regarda attentivement la grande porte de pierre qui se dresse devant lui. L'attitude aristocratique du personnage est un leurre, un piège destiné à ceux qui ne savent percer la surface des choses. La chevelure soignée, la vêture extravagante, les ongles manucurés... tous ces nobles attributs sont parfaitement factices. Mais ceux qui possèdent une vraie pénétration ne se laissent pas tromper par cette mascarade. Observez ses traits anguleux et cruels, et même les joyaux royaux mais impies qui ornent ses doigts, il n'y a pas de doute : voici un prédateur. Vladimir s'arrête un instant en arrivant, savourant le moment. Il admire la finesse de l'architecture avec des yeux avides. Deux panthères montent la garde, bas-relief sculptés dans le marbre, leur finesse témoignant du talent de l'artiste. Une inscription, au sommet, indique ce qui attend le nouveau venu : "C'est en soi qu'est l'adversaire véritable." Il avance main pour caresser la pierre polie. Les portes s'ouvrent à ce contact, glissant dans le plus grand silence. De l'autre côté, tout n'est que pénombre. Vladimir passe la langue sur ses lèvres fines et pénètre à l'intérieur.
RÉFLEXION :
Vladimir se tient dans l'obscurité de la chambre des réflexions. Pendant un temps, il ne perçoit rien que le silence et le battements de son propre cœur. Soudain, un murmure. "Vladimir, mon enfant." appelle une voix dans l'obscurité. Il la reconnaît instantanément, et un frisson le parcourt. Dans l'obscurité se tient une autre silhouette, d'une stature identique mais simplement revêtue de la bure des moines. Ses cheveux de cendre encadrent un visage livide. Ses yeux luisent comme un rubis. "Dmitri ?" Vladimir est incrédule : "mais, maître, tu n'es plus. Je t'ai tué." La silhouette est agitée par les soubresauts d'un rire profond. "Espères-tu te défaire de moi, Vladimir ? Je fais partie de toi." Comme en réponse, le corps du moine se dissout en une fine brume rouge. L'odeur presque métallique du sang emplit l'atmosphère. Vladimir ferme les yeux et respire profondément, tandis que la vapeur chaude l'enveloppe dans une étreinte bienvenue. Le son d'un souffle aigu le tir de sa rêverie. Ses yeux s'ouvrent brusquement et une éclaircie, au sein d'une sereine forêt, se découvre à lui. Son cœur bat frénétiquement dans sa poitrine. A ses pieds gisent deux formes, l'une immobile, l'autre haletante, toutes deux couverte de sang. Vladimir, abasourdi, observe ce spectacle inattendu.
Il n'est plus lui-même qu'un gamin de quinze ans. Dans sa main droite, il tient férocement un couteau de chasse ; si férocement que la poignée l'a même coupé. Ses vêtements sont couverts de sang. L'homme se souvient de ce moment. Il se rappelle ses camarades de jeu. C'était la première fois. La silhouette estropiée rampe vers lui, la tête levée dans un mélange de tristesse et d'incrédulité. Son expression se transforme en haine. Une main s'agrippe à sa botte. Vladimir recule, se libérant de la prise, et s'éloigne de l'enfance agonisant. Le jeune garçon ouvre la bouche, comme pour hurler, mais pas un son ne se fait entendre. Au contraire, un torrent de sang jaillit de sa bouche déformée par la douleur et vient tacher la poussière. L'enfant tend un doigt accusateur vers son meurtrier. Vladimir lâche son couteau, et les ténèbres s'emparent de lui. Un instant s'écoule et l'homme se retrouve au pied d'un chemin montagnard, dans l'ombre d'un vaste bâtiment. Devant lui, maintenu par un poteau, un corps livide.En dessous, des fonts sont creusés dans le roc par des outils primitifs. Vladimir lève la tête, protégeant de la main son visage buriné par le vent. La piste, devant lui, présente une dizaine de ces pals, séparés sur le chemin par des intervalles réguliers. Il ressent à nouveau la pulsation familière de son pouls qui augmente. L'excitation l'emporte sur la peur, il entame son ascension.
Tandis qu'il arpente les halls de l'ancien bâtiment, la piste de corps exsangues guidant ses pas, Vladimir sent son excitation croître. Il parvient enfin à un vaste hall. Les cadavres y sont suspendus partout, leur sang recueilli par les bassins situés sous les corps. Au centre de ce macabre spectacle, un moine en robe est présent, les cheveux ramenés sur la nuque pour découvrir le visage. Ses yeux injectés de sang luisent comme une menace dans son visage livide, implacable, alors qu'il s'apprête à capturer le visiteur. Vladimir approche sans sourciller, ravi par le spectacle, les yeux fixés sur l'homme devant lui. Le moine lui rend son regard avec étonnement. "Ne ressens-tu aucune crainte, mon garçon ?" demanda-t-il avec intérêt. Vladimir secoue la tête sans un mot et sans détourner le regard. "Je sais ce que tu es", poursuit le moine "tu es un présage, mon enfant. Un Saigneur pourpre, venu collecter son dû." Il sourit de façon sinistre, avant une ombre de rire. "Quel est ton nom, enfant ?" "Je m'appelle Vladimir", balbutie le jeune homme.
"Tu es désormais ma responsabilité, Vladimir", répond le vieillard en souriant. "Ne me déçois pas." Vladimir plonge plus profondément le regard dans les yeux de son mentor. Ce qu'il voit lui glace les veines. Il a tué cet homme. Il a pris son sang. Et c'est Dmitri qui lui a demandé de le faire, le menaçant de le tuer s'il s'y refusait. La pièce autour de lui redevient sombre encore une fois, le laissant seul avec le fantôme de son maître. Le moine croise ses bras sur la poitrine. "Pourquoi veux-tu rejoindre la League, Vladimir ?" demande Dmitri. "Je veux honorer ma maison et affiner mes talents", répond immédiatement Vladimir. L'apparition laisse filtrer un sourire. "Pourquoi veux-tu rejoindre la League Vladimir ?" répète-t-elle. "Je veux combattre pour la gloire de Noxus, ma terre natale", réplique Vladimir en hésitant. L'amusement de Dmitri disparaît. Il ne semble pas satisfait. "Pourquoi veux-tu rejoindre la League, Vladimir ?" scande-t-il. Le visage de Vladimir s'assombrit. Il répond, lentement cette fois : "Je dois tuer." Le vieux moine approuve d'un geste. "Que ressens-tu à exposer ainsi ton esprit ?" demande-t-il. Vladimir a un sourire granitique. "C'est une libération", rétorque-t-il. Comme en réponse, la porte derrière lui s'ouvre grand et le voilà baigné de lumière.
27 JUILLET, 20 CLE
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Jugement de Vladimir sous format page du journal :
Lien de l'image : http://www.pixiv.net/member_illust.php?mode=medium&illust_id=32625310
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